Il faut déjà que vous sachiez pourquoi vous utilisez ce simulacre…
Simuler n’est pas forcément, -contrairement à ce qui a longtemps été décrié-, une façon de tromper son/sa partenaire sur ses sensations (les hommes aussi peuvent simuler). Accentuer les traits peut-être un jeu entraînant votre propre excitation et/ou celle de votre partenaire. D’autant que l’orgasme simulé par quelques cris, contractions musculaires pour ensuite laisser place à une attitude de délassement peut être difficile à percevoir par le complice sexuel, surtout quand on sait reproduire avec réalisme ce que l’on a déjà connu…
La simulation du plaisir est donc un moyen de s’exciter seul(e), que ce soit lors de la masturbation ou des rapports sexuels. Si vous avez besoin d’un environnement plus expressif pour savourer vos ressentis corporels, cela peut avoir un effet « boule de neige », les gémissements amènent à une excitation d’un des sens et éveillent votre corps à une excitabilité de plus en plus forte, qui invite les autres sens à continuer sur cette voie. Le désir s’installe alors progressivement, moyen d’être dans l’ambiance qui vous correspond ou par exemple, de rejoindre l’autre qui connaît déjà un degré d’excitation plus élevé.
De manière moins savoureuse, simuler peut aussi être une contrainte que vous vous imposez de par l’attente de votre partenaire (la plupart des hommes sont satisfait de la décharge orgasmique de leur partenaire) ou de votre propre attente afin d’éviter de vous sentir anormale… (la simulation de l’orgasme étant plus forte que la peur de montrer votre absence de jouissance) ou encore par fatigue, par lassitude écourtant ainsi la relation.
Cela peut aussi être dû au fait que vous ne vouliez pas ou ne sachiez pas “lâcher prise”. Mais simuler peut, dans ce cas, vous empêcher de vous concentrer sur vos sensations alors que la continuité des rapports, sans focalisation sur ce “devoir” de gémir, pourrait vous amener à une véritable jouissance (même si l’absence d’orgasme n’est pas dramatique).
Certaines femmes vivent plus le plaisir dans le senti, de manière plus intérieure, dans une sensualité plus exacerbée, il ne faut donc pas penser que cette absence d’explosion orale est un manque de plaisir. Les femmes, par « mimétisme » culturel, on tendance à croire que les soupirs soutenus sont le moyen le plus communicatif pour exprimer l’orgasme mais d’autres signaux comme le regard, le toucher, une respiration plus profonde ou encore l’émotion qui se dégage de vous peut énoncer votre manière de vivre ce moment érotique. Les femmes, selon leur personnalité, vont libérer leurs émotions différemment.
Il ne faut pas s’embarrasser de la simulation par peur de perdre l’autre car il peut comprendre que vous n’êtes pas dans ce mode d’expression. A vous de lui prouver différemment (par des caresses, des baisers plus profonds, des regards plus explicites…) que vous prenez du plaisir.
Si c’est pour l’encourager, lui donner confiance et que cela ne vous empêche pas d’éprouver aussi vos propres sensations, pourquoi pas ?
Par contre, si cela vous empêche d’être vous-même, il est dommage de vous “gâcher”. Simuler traduit, dans ce cas, plutôt un manque de communication, le fait de vivre dans l’illusion d’un épanouissement de couple et il n’est pas toujours facile de revenir en arrière… Une frustration peut même l’emporter.
La volonté d’être soi-même est un élan d’amour et de confiance en vous et en l’autre et cela peut se traduire par le fait de lui montrer que le plaisir que vous éprouvez peut lui être transmis plus subtilement mais tout aussi intensément. Ne lui dîtes rien du passé si vous décidez de ne plus simuler car la brutalité du changement serait trop perturbante pour lui comme pour vous, sa confiance en vous serait mise à rude épreuve et il se remettrait inévitablement en question, il est important que ceci se fasse en douceur. Variez vos démonstrations d’excitations afin d’abandonner, à terme, la simulation. Il pourra ainsi être surpris et/ou ému par ces nouveautés.