Les poils ont un pouvoir sensoriel… Leur vue et l’odorat qu’il génère activent un puissant signal érotique ! En effet, les bulbes pileux constitués de multiples glandes apocrines empêchent l’évaporation et conservent ainsi les odeurs sexuelles.
Les poils sont un avant-goût du sexe, en étant visibles, ils annoncent,-avant que les autres sens ne nous mettent (peut-être) en émoi-, une première association de ce qui nous (dé)plait dans l’intimité, de ce qui nous excite ou nous rebute. Avant de goûter à la peau, avant que ne débute le toucher corporel, les poils nous mettent dans de bonnes ou de mauvaises dispositions pour la suite des évènements… ils définissent notre attirance ou notre répulsion, les voir et sentir l’odeur qu’il en émane nous annonce la donne !
Est-ce une odeur qui éveille une attraction ? L’envie de toucher un duvet est-elle tentante ?
Alors pour vous, le poil, envie ou dégoût ?
Au delà des prémices sensuels et même au-delà de l’esthétique, le poil est un élément d’informations multiples sur les émotions qui se traduisent chez deux individus lors d’un premier contact érotique. Mon corps effleurant le sien le fait-il/elle réagir ? Y a-t-il un abandon réel, une réaction physique incontrôlable ? L’échange est-il sincère ? De nombreuses questions auxquelles un corps « poilu » (sans entrer dans la démesure) peut répondre à travers son hérissement.
Les femmes qui s’épilent les aisselles, les jambes et plus particulièrement le sexe se dévoilent telles de très jeunes femmes. On peut considèrer que les hommes qui aiment que les femmes soient « lisses » peuvent être gênés par le statut de femme adulte qu’elles imposent, préférant en général une femme menue sans poil qui les effraye moins… La femme devient plus immature, plus innocente, l’homme détient alors encore un certain pouvoir sur elle, il se sent supérieur… L’infantiliser, c’est la dominer…
Sa propre érotisation de femme adulte est moindre, elle se place dans une position de soumission face au comportement strictement génital de l’homme, lui permettant ainsi de réaliser ses fantasmes (97% des actrices porno sont épilées), se centrant uniquement sur la pénétration. La femme est alors neutralisée dans son propre accès au plaisir et dans un partage plus diffus de son excitation.
L’épilation est pourtant devenue une sorte de rite de passage qui fait de ces femmes, des objets modernes. Les normes sont culturelles et donc ancrées dans les moeurs…ce qui ravie les industries lucratives crées pour vendre crèmes, rasoirs, tondeuses… Le corps de la femme doit être inodore, en plus du reste… et éradiquer le poil et le meilleur moyen d’y arriver !
Cette fragrance naturelle devenue gênante pour la plupart des femmes et qu’elles veulent absolument masquer constitue pourtant le plus subtil des parfums érotiques…
Mais ce qui paraît être un geste anodin est en réalité suivi de nombreuses conséquences néfastes. Leur sensibilité aux caresses est moins détectable par leur(s) partenaire(s). Elles enivrent moins leur(s) complice(s)par une émission d’odeurs amoindrie et cela a un effet paralysant pour l’autre à la recherche de votre sensualité, de votre animalité. Certaines odeurs, dont la sécrétion est stimulée par des sensations et que les poils préservent provoquent l’abandon émotionnel et physique de notre amoureux(se), parfum essentiel pour entretenir une osmose encore plus intime…
Comme ce qui poétiquement révéler dans la pièce Les monologues du vagin, et contre toute attente du grand public, les poils peuvent aussi être beaux, doux et utiles ! La repousse devient de plus en plus drue, transformant un nid douillet et moelleux en une agression rugueuse pour celui qui pénètre ou câline… sensation désagréable que personne n’aime toucher, préférant à terme, l’évitement.
Aujourd’hui la mode est à l’épilation mais n’omettez pas le fait que la beauté n’est pas uniquement visible, elle réside dans ce que la femme dégage, dans ce qu’elle partage, offre, provoque… chez l’autre.