Son utilisation pour se protéger des IST, du VIH et des grossesses n’est plus à prouver mais malgré son rôle irremplaçable pour vivre sereinement sa sexualité, le préservatif est peu estimé par nombre d’hommes et de femmes. Les couples l’évitent facilement : ils craignent, entre autres, les troubles érectiles, le manque de sensation à la pénétration, le manque de spontanéité voire la coupure des élans charnels ou encore la difficulté à le poser sur la verge en érection.
Stress, inconfort, contrainte, la capote souffre d’une très mauvaise réputation qui nuit à son utilisation et surtout à son érotisation. Et si il devenait un allié invisible de vos relations sexuelles ?
Des innovations constantes
Nombreux sont ceux qui s’abstiennent, prenant des risques inconsidérés face aux diverses peurs de ne pas vivre la fusion tant attendue. Pourtant, l’innovation est au centre des recherches depuis des années pour rendre le capuchon plus apprécié lors d’un rapprochement charnel : qu’il soit nervuré, XL, aromatisé, sans latex ou encore phosphorescent, il peut offrir mille plaisirs et mille saveurs si les couples essaient de l’apprivoiser.
Des révélations à exploiter
Une étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine* en 2013 révèle que les relations sexuelles -de la population nationale américaine- sont aussi excitantes et agréables avec utilisation ou non de préservatifs et/ou de lubrifiants. L’utilité de ce type de recherches est de permettre aux acteurs de santé et aux industriels de la capote de comprendre où se cachent les troubles actuels et comment y remédier. Ainsi, l’élaboration d’un latex plus adapté peut voir le jour. Au-delà de l’infiniment petit toujours souhaité par les couples pour oublier qu’il existe cette “barrière” (plutôt psychologique) entre eux, c’est une question d’éducation et de prévention qui se dessine dans leur synthèse.
Après avoir analyser la vie sexuelle de 6.000 Américains âgés de 14 à 94 et spécifiquement ce que le sexe représente pour eux, leurs pratiques et leur utilisation de préservatifs et/ou des lubrifiants, les professeurs ont évalué l’association utilisation du préservatif/appréciation de la qualité de la relation sexuelle. Les résultats ne correspondent pas à ce qui est évoqué couramment par les couples au sujet du préservatif et du plaisir.
– Hommes et femmes expliquent avoir quasi autant de plaisir sexuel, à quelques nuances près avec le port du préservatif et l’utilisation d’un lubrifiant : l’évaluation de la rigidité pénienne est identique, l’anxiété n’est pas plus importante, les sensations ne varient pas significativement pendant le rapport sexuel mais c’est la pose du (non)latex qui soulève la question du malaise, de la coupure érotique et qui fait perdre la flamme à ceux qui veulent garder une fluidité érotique totale.
Puisque la sexualité peut être aussi épanouissante avec un préservatif, il ne serait pas anodin de commencer à en parler différemment, au sein du couple.
S’y intéresser à deux : Quels sont les effets désirés ? Quel jeu est à mettre en place pour que les partenaires soient tous deux en mesure de l’enfiler au moment adéquat ?
Puis s’entrainer. Pensez à les séparer individuellement dès l’achat d’une boîte, à les laisser à porter de main, voire à pré-déchirer l’emballage avant les prémisses ou encore à les disposer suffisamment nombreux autour du lit pour ne pas à avoir à trop quitter la posture dans laquelle vous vous trouvez au moment de la pose de la capote. Pendant que l’un pose, l’autre reste en contact, embrassez-vous, caressez-vous, parlez-vous. Faites de ce moment, un échange et non une attente qui gêne et handicape voire coupe de tout désir sexuel.
– Les femmes semblent moins à l’aise que les hommes face au préservatif, sa texture, sa taille, sa lubrification… Elles sont, pour 27% d’entre elles, moins bien informées.
Cela questionne franchement sur la prévention et la dédramatisation de la capote chez la gente féminine. Il est nécessaire qu’elles soient plus actrices. Les femmes doivent s’emparer de leur pouvoir à être compétentes en la matière. Se familiariser, c’est ne pas laisser l’impression au partenaire qu’il est totalement responsable de la situation. C’est se montrer décisionnaire et mature quant à sa propre nécessité de se protéger. C’est choisir un préservatif qui convient : par exemple, le préservatif féminin peut être un recours plus simple car il même peut se poser bien avant d’avoir un rapport sexuel.
*Debby Herbenick, PhD, MPH and Michael Reece, PhD, MPH, of the School of Public Health-Bloomington at Indiana University : New Study reveals Sex to be pleasurable with or without use of a condom or lubricant
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