MÉNOPAUSE : UNE BAISSE DE LIBIDO INÉVITABLE ?
Pour beaucoup, la ménopause rime avec une baise de libido. Est-ce pour autant une fatalité ? Milène Leroy nous répond.
MÉNOPAUSE : QUELQUES RAPPELS
La ménopause arrive habituellement vers l’âge de 50 ans. Elle correspond à la fin de la période reproductive de la femme donc concrètement à l’arrêt des règles (elle est confirmée après minimum 12 mois consécutifs de coupure), à la cessation de l’ovulation et de la sécrétion par les ovaires des hormones sexuelles.
La périménopause est vécue entre 2 et 7 ans avant la ménopause. Les signes sont plus ou moins évidents : une irrégularité menstruelle, une ovulation plus irrégulière, un taux d’œstrogènes variable et des symptômes incommodants : bouffées de chaleur, perturbations du sommeil, sautes d’humeur…
LES CONSÉQUENCES DE LA MÉNOPAUSE SUR LA SEXUALITÉ
La baisse de la libido fait partie des symptômes liés à la ménopause. Mais on estime tout de même à 80% les femmes continuant à avoir une activité sexuelle satisfaisante lors de cette période. Les multiples facteurs (psychiques et physiques) contraignants ne favorise pas l’épanouissement total (sueur excessive, vertiges, fourmillements, palpitations, rougeurs, prise de poids, vieillissement de la peau) mais attardons nous sur ceux en lien direct avec l’intimité d’une femme :
- Le désir sexuel est activé (entre autres) par les hormones : les œstrogènes et les androgènes ont un impact sur cette envie et leur diminution inévitable joue évidemment sur la baisse de la libido et l’excitation sexuelle.
- La sécheresse des muqueuses est due à l’arrêt de la sécrétion d’œstrogènes par les ovaires et ne représente aucun risque sur la santé. Son impact concerne la diminution de la production de mucus dans le vagin. Non seulement cela entraîne l’assèchement et l’amincissement des muqueuses vaginales mais ses sécrétions se modifient également : elles deviennent plus aqueuses et plus alcalines. Les femmes peuvent alors ressentir des désagréments tels que des démangeaisons ou des sensations de brûlure voire des douleurs durant les relations sexuelles. Il existe des solutions plus ou moins naturelles, selon vos besoins, pour soulager l’inconfort que cela provoque. Votre gynécologue saura vous administrer ce qui correspond à vos attentes.
CONSEILS POUR DÉPASSER LES CONTRAINTES DE LA MÉNOPAUSE
INSTAURER DES RDV ÉROTIQUES
L’idée est de conserver un rythme suffisamment réguliers de moments à deux pour garder l’harmonie relationnelle et sexuelle. Cette période, qui peut devenir agitée au niveau émotionnel ne favorise pas le désir sexuel qu’il faut précieusement (r)amener au sein du couple.
ALIMENTER VOTRE SEXUALITÉ DE FANTASMES
L’imaginaire est lui aussi sous dépendance hormonale. Il peut alors s’évaporer à la ménopause. Lisez des nouvelles érotiques, regardez des films qui provoquent chez vous des ressentis érotiques (cela peut concerner des films lambdas), rappelez-vous des moments vécus ou inventez ceux que vous auriez aimé vivre. L’objectif est de garder à l’esprit la sexualité comme un des piliers du couple.
FAIRE L’AMOUR EST BON POUR LA SANTÉ
Les habitudes (au moins 1 à 2 fois/semaine) restent un des meilleurs outils pour conserver un bon fonctionnement des artères, une lubrification vaginale, un gonflement des parois du vagin et une capacité érectile du clitoris. Enfin, le sperme contenant des œstrogènes est excellent pour le vagin qui en manque depuis la péri-ménopause : il contribue à entretenir une bonne trophicité, c’est-à-dire un organe bien lubrifié et souple.
TONIFIER SON PÉRINÉE
Afin qu’une bonne lubrification persiste et que le vagin soit suffisamment élastique, garder un périnée musclé est une source sure de mieux-être. Il est important de continuer tout au long de sa vie à entretenir ce muscle qui permet de maintenir de multiples capacités physiologiques (retenue de la miction, des gaz, de la défécation mais surtout de la contraction/décontraction des parois du vagin). Quelques minutes par jour suffisent, il peut devenir un jeu si vous répétez cet exercice avec différents rythmes. N’hésitez pas à contacter un kinésithérapeute spécialisé pour vous y aider, ce n’est pas uniquement réservé aux femmes venant d’accoucher.