La rencontre corporelle est une communication érotique amorcée par des conduites d’appels que sont les regards, les gestes, les caresses… Les diverses approches sensuelles sont parfois plus parlantes que le verbe lui-même, on transmet corporellement à l’autre un ressenti singulier que les mots ne sauraient peut-être pas décrire.
Avec une touche de plaisir, nos propres émotions et celles du/de la partenaire se mêlent et s’emmêlent et on ne sait plus toujours qui dit quoi à l’autre. Le corps imprégné de multiples sensations peut, par ses pulsions parfois imprévisibles, ne plus donner place à un discours sensé.
Alors que la jouissance ne laisse plus la place aux mots… des paliers d’excitation plus intense peuvent aussi laisser sans voix… La parole est donc secondaire dans le langage amoureux et ou érotique car il est avant tout corporel. Ce n’est pas tant le mot qui est nécessaire plus que l’émoi du corps qui est exprimé. Les souffles, les gémissements, les locutions accompagnent… ils sont les conséquences du ressenti de la chair.
Le verbe peut être tabou, on peut perdre ses mots, être dans l’impossibilité de s’exprimer clairement par peur de ne pas être juste, de choquer ou d’être jugé alors le silence se fait, à l’inverse, il peut être le meilleur moyen de communication pour combler l’osmose charnelle.
Si ce n’est pas la parole, c’est le son qui peut prendre place, de manière tout aussi équivoque et rituel lors d’une relation sexuelle :
Si la parole est de mise, on exprime habituellement, lors des préliminaires, ses envies de manière plus ou moins tendre, engagée, vulgaire… Puis, lors du coït, qui demande un abandon, un lâcher-prise, il s’agit plus de manifestations vocales involontaires et enfin, c’est la jouissance qui reprend le dessus, évinçant les mots…
Si le son est le seul élément auditif de l’intimité, c’est l’élan du corps, qui, à travers son tonus et son rythme, va faire fluctuer le souffle, l’énergie de la voix à travers les divers gémissements pour enfin donner le ton, lors de l’orgasme, aux cris non articulés.
Alors que certains cherchent à exprimer un sentiment, une sensation, d’autres utilisent la parole comme valeur ajoutée dans l’excitation.
Il faut alors être sûr du consentement du complice si les mots crus sont utilisés car chacun vit la vulgarité différemment : cela peut être surprenant, osé mais aussi vécu comme horripilant. Il faut être capable, par respect pour l’autre, de savoir s’il peut entendre et apprécier ces mots. Il peut s’agir de transgression, d’un passage dans un monde interdit, d’une dimension ludique à travers des jeux de rôles, d’un moyen de génitaliser un peu plus l’homme ou la femme…
Les femmes s’expriment plus souvent et de manière plus variable que les hommes. Il y a, de manière plus ou moins évolutive lors du coït, les silences, les signes audibles d’accélération respiratoire, les souffles vocaux, les gémissements faibles, les interjections (« oh », « ah », « oui » ou « non »), les locutions incitatives (« vas-y », « encore »), les commentaires (« je jouis », « c’est bon »…), les locutions grossières, les cris et hurlements.
Leurs variations en terme de durée, d’intensité, de tonalité dépendent de la spécificité de l’acte sexuel. Les « non » et les paroles incitatives sont plutôt féminins, les mots grossiers et commentaires sur les ressentis sont mixtes avec comme nuance le fait que les femmes expriment leurs propres sensations alors que les hommes expriment le ressenti supposé de leur(s) partenaire(s).
Quelque soit la manière dont on utilise sa voix, l’important est de se comprendre…
Sources : PEREA F., MORENON J., Les manifestations vocales et verbales pendant l’acte sexuel
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Sweet blog !
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