La dépendance affective se caractérise par :
La peur d’être seul(e) : L’attention de l’autre est vitale car les dépendants affectifs recherchent sans cesse des marques d’amour et de gratification.
L’angoisse du désaccord : Prêts à tout pour être aimés, ils ont une capacité d’adaptation très élevée. Leur existence est suspendue aux désirs de l’autre. Le moindre désaccord est vécu comme dramatique, entraînant le sentiment qu’on ne les aime plus. Ils ne savent alors plus vraiment qui ils sont, ce qu’ils aiment et ce dont ils ont besoin.
Des attentes jamais satisfaites : Quelles que soient les marques d’affection qu’on leur témoigne, ce ne sont jamais les « bonnes » ou jamais assez. Prêts à tout pour qu’on les aime, ils ne se sentent pas appréciés à leur juste valeur, eux qui font tant pour les autres. Leur insatisfaction chronique les amène parfois à basculer dans un comportement de colère, de rejet ou encore de violence où affluent les reproches de leur entourage. Déroutant ainsi totalement un ami ou un amoureux, jusqu’ici habitué à leur extrême gentillesse. Surpris, ces derniers peuvent prendre alors une certaine distance, même brève, qui contribue néanmoins à semer le trouble chez le dépendant affectif, qui se sent alors rejeté. Et le cercle vicieux recommence.
Le/la dépendant(e) affectif(ve) a une opinion négative de lui/elle-même et fait dépendre l’amour et l’estime de soi de facteurs extérieurs (de l’être aimé, des biens matériels, d’un travail, d’une position sociale, d’un pouvoir de séduction…). Un besoin incessamment incomblé car la dépendance vient d’une exigence, d’une insatisfaction, d’un choix de partenaire… qui ne peuvent que lui sembler inadéquats, ne comprenant pas que la problématique vient de son propre manque de ressources personnelles.
Cette dépendance est souvent en lien avec la relation amoureuse : les besoins affectifs ne sont jamais comblés quoi que l’autre puisse donner. L’individu éprouve alors de la frustration, une souffrance, sans pour autant réussir à se détacher de son/sa partenaire. Lorsque cette douleur est consciente, le reproche est malheureusement tourné vers le/la partenaire.
Posez-vous cette simple question : Y a-t-il plus de moments de souffrance que de moments agréables avec l’autre ? Quels sont les moyens que vous utilisez pour répondre à votre besoin d’être aimé ? Quels sont les résultats que vous obtenez habituellement ?
Il est fréquent que cela vienne de l’enfance et que la situation actuelle ne fasse que reproduire et réactiver une situation connue. Les dépendants affectifs n’ont souvent pas manqué matériellement mais l’enfant, se construisant comme tel, apprend au fil du temps à passer après les autres. Il les ménage, ils sont prioritaires. Il finit même par confondre leurs besoins et les siens. Il dépend donc du regard des autres.
Rien n’est plus vital pour un enfant que le besoin d’être aimé pour ce qu’il est, conforme ou pas au modèle des parents. Son sentiment de sécurité se construit sur cette base d’amour inconditionnel, tout comme l’estime de soi. S’il ne l’obtient pas, il sera en quête de ce dû tout au long de sa vie et la relation de couple sera spécifiquement le miroir de ces premières relations.
Sortir de la dépendance affective, c’est comprendre que l’on est aimable pour ce que l’on est et non pour ce que l’on fait. Mieux se connaître pour cerner ses propres besoins, s’autoriser à les satisfaire, et à s’aimer.
Un travail thérapeutique peut être nécessaire pour prendre conscience qu’en tant qu’individu, nous sommes responsable de notre bonheur. L’objectif est d’apprendre à combler seul le vide ressenti. Le cheminement se fait via la présence, l’inconscient et d’égo : « j’aime ce que nous sommes » et non plus « je t’aime pour ce que tu me donnes » doit être un des nouveaux leitmotiv. On supprime la dépendance par l’acceptation de l’autre tel qu’il est : « Je peux ainsi mieux m’affirmer ». Ce qui se modifie vraiment ce n’est pas le sentiment amoureux, c’est la « forme » de la relation. Vous aimez l’autre et vous êtes aimé pour vos projets communs.
Tout ce dont nous avons besoin se trouve en nous donc être dépendant c’est ne plus être responsable de son bonheur, c’est confondre l’attachement avec l’amour, c’est être motivé par la peur du manque.
Ne remettez pas pour autant systématiquement en question vos besoins affectifs. Ce n’est pas pathologique d’avoir des besoins énormes et aigus.Tout ce qui concerne votre soif de relation, votre besoin d’aimer et d’être aimé(e) est humain. Les émotions intenses peuvent exister ! Le travail thérapeutique se fait sur l’idée que le dépendant affectif est maladroit dans sa recherche d’apaisement relationnel. Il ne s’agit pas de se contrôler, évitant ainsi les tentations. Il s’agit de comprendre que la personne reporte sur ceux qui font partie de sa vie le pouvoir de confirmer sa valeur comme personne. L’inconscient entraîne à répéter compulsivement des tentatives qui la ramène dans un cercle vicieux. Ce n’est pas non plus parce que ces besoins sont criants et présents depuis longtemps qu’il est impossible d’y répondre. Le but est d’apprendre à se nourrir seul.