Vous craignez que votre vagin soit trop petit, ou à l’inverse trop grand, et que vos sensations pendant les rapports sexuels en pâtissent ? Voici les explications de la sexologue Milène Leroy.
Les interrogations sur la taille du sexe masculin sont très fréquentes mais de plus en plus de femmes se questionnent sur leur propre anatomie. Elles s’inquiètent d’avoir un vagin trop petit, trop étroit, trop large ou encore trop distendu.
Leur véritable problèmatique étant de savoir si leur creux vaginal est en adéquation avec le sexe de leur partenaire. Ce n’est pourtant pas la taille mais bien la faculté d’utiliser son périnée qui entre en jeu.
UNE TAILLE VARIABLE
Le vagin a une longueur de 8 cm en moyenne au repos et 12 cm en phase d’excitation. Son diamètre fluctue de moins de 1,5 cm au niveau de la vulve à 5 cm au fond de l’antre d’amour. Cela s’explique par l’impact du périnée qui ensserre le vagin à l’entrée et le referme. L’ouverture se module selon le contexte (phase d’excitation lors des rapports sexuels ou de la masturbation, accouchement, âge, lubrification, dysfonction sexuelle comme le vaginisme par exemple…).
LES VÉRITABLES RAISONS D’UNE “INADÉQUATION” PHYSIQUE
Le vagin est un organe qui s’adapte à la taille du pénis puisqu’il encercle celui-ci grâce aux muscles périnéaux. Les (non)-sensations ressenties dépendent de l’élasticité du périnée et de la maîtrise de cette zone du bassin par les femmes. Elles apprécieront d’autant plus la pénétration si celui-ci est souple et tonique. L’inconfort est plutôt dû aux raisons suivantes :
- Une lubrification très importante peut amoindrir les sensations des deux amants. L’excitation vécue amenant parfois lors des mouvements de va et vient, des glissements voire des dérapages incontrôlés.
- Un post-accouchement diminue la capacité de contractions et de décontractions du périnée. Une rééducation manuelle par un kinésithérapeute spécialisé est nécessaire pour retrouver un périnée efficace.
- Une masturbation mécanique et appuyée chez les hommes peut forcer des habitudes nocives pour les relations sexuelles. Habitués à des sensations fortes, ils se sentent comme en flottement dans le vagin de leur maitresse qui pense en être la responsable.
- Une utilisation régulière de vibromasseurs (ou un “apprentissage” sexuel avec un sextoy) peut couper les femmes d’une érotisation de leur sexe, les éloignant de la réalité d’un rapport intime avec un compagnon.
- Une appréhension des rapports intimes met les femmes en tension jusqu’au périnée ! Il s’agit d’un réflexe lié à la peur. L’orifice vaginal est contracté et freine la pénétration. La femme pense alors encore être trop étroite alors qu’il s’agit d’une crispation corporelle pouvant se résoudre avec la rééducation périnéale qui permet aux femmes de contrôler leurs muscles.
- Des dyspareunies empêchent l’épanouissement sexuel. Un pénis plus petit est alors moins inconfortable pour certaines femmes mais si la douleur est moindre, la cause n’est pas en lien avec la taille d’un organe.
- Une mentalisation erronée de la cavité féminine peut également être source de complexes ou d’idées reçues parasitant leur capacité à relâcher les tensions ou au contraire à resserrer les parois, on parle d’hypotonie vaginale. S’examiner, apprendre à se maîtriser, c’est oser aller à la conquête de son propre plaisir de femme.
LA COMPATIBILITÉ SEXUELLE, UNE AFFAIRE DE GOÛT
Tout est une question de perceptions, de plaisirs et de jouissances vécus durant les rapports sexuels. Un vagin plus étroit peut réjouir un homme qui vibre pour les pressions fortes là où un homme hypersensible pourrait le craindre. Aucune comparaison n’est possible puisque chaque homme a ses propres repères. Les diverses pratiques et positions deviennent possibles ou viennent à manquer selon les anatomies mutuelles. L’avantage des variations physiques est d’offrir le champ des possibles quant à l’érotisation des corps, notamment sur les angles de pénétration, les bascules des bassins…
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