La fréquence de l’impuissance augmente avec l’âge, dès 30 ans, mais reste rare avant 40 ans (4 % entre 30 et 39 ans), 15% à 25% des hommes de 65 ans et 55% des hommes de plus de 75 ans sont touchés. L’explication tient au fait qu’avec l’âge, le débit sanguin dans la verge diminue mais son effet sur l’érection est variable selon les individus…
L’impuissance est l’impossibilité d’obtenir une érection rigide et durable pour permettre la pénétration et/ou de la maintenir lors de l’évolution du coït. La rigidité n’est pas assez satisfaisante, le réflexe n’est plus si évident, elle peut s’affaiblir lors de tout changement de position et cela même avant d’avoir éjaculé.
La définition de l’impuissance ne peut pas être « figée » car ces troubles peuvent être primaires (pathologies intra psychique importante)ou secondaires (l’homme a déjà eu des érections et n’en a plus aujourd’hui ou uniquement dans certaines circonstances). Les causes peuvent être diverses et variées, d’autant que les troubles peuvent être permanents ou situationnels (moments spécifiques comme l’abus d’alcool par exemple).
L’impuissance passagère ne doit pas vous inquiéter, c’est sa persistance sur quelques semaines qui doit vous amener à consulter. Il est aussi important de savoir que l’impuissance n’amène pas inévitablement à la perte d’orgasme et/ou d’éjaculation… Ces trois phénomènes sont distincts et indépendants les uns des autres.
Mais comment savoir si son érection est « suffisante » ? L’homme peut en juger avec ses partenaires lorsque l’introduction de la verge dans le vagin est possible mais comment le savoir seul ?
Un petit exercice peut vous aider… Debout, votre verge doit atteindre l’horizontal et lorsque vous êtes couché sur le dos, le pénis doit être dirigé en direction de l’ombilic sans que vous vous soyez masturbé. Une pénétration est alors envisageable dans ces conditions sans votre aide manuelle ou celle de votre partenaire… même si rien ne vous oblige à passer outre les préliminaires !!
Afin de vous situer un peu mieux, il y a de manière générale, les troubles d’impuissance d’ordre psychologique qui sont plutôt situationnels et secondaires, les troubles d’impuissance d’ordre organique, plutôt permanents mais pas forcément primaire et les troubles d’impuissances dus à des causes iatrogènes qui peuvent être brutals ou s’immiscer avec le temps.
Les causes organiques sont plus fréquentes chez l’homme de plus de 50 ans. L’impuissance d’origine organique (qui s’installe progressivement sauf en cas de lésion vasculaire, neurologique, endocrine… et pour lesquelles l’érection n’existe plus quelques soient les circonstances) entraîne une disparition des érections nocturnes et/ou matinales contrairement à l’impuissance d’origine psychologique (qui arrive soudainement) qui laisse aux hommes le soin de constater que ces érections involontaires matinales et/ou nocturnes sont toujours présentes (ce qui signifie qu’aucune fonction, qu’aucun organe n’est affecté).
Pour distinguer la cause de ces troubles, des examens médicaux sont requis en premier lieu, ils sont différents selon la description de vos symptômes, ils peuvent être ceux-ci :
Des examens de laboratoire (afin de vérifier la glycémie, la créatinémie, le dosage de la testostérone…) ; le doppler pénien qui permet de savoir si les troubles sont en rapport avec une anomalie de la vascularisation, une insuffisance artérielle ou encore une fuite veineuse ; une atériographie iliaque (radiographie qui consiste à opacifier les artères iliaques (au niveau de l’aine), par ponction, à la recherche d’un rétrécissement. Cet examen est rare et est surtout utilisé chez les sujets jeunes ayant une impuissance post-traumatique (fracture du bassin)) ;une cavernographie (pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une opacification des corps caverneux) ; un contrôle des pouls périphériques (au niveau des jambes…), des réflexes, de la taille et de la consistance des testicules, de l’état de la prostate; un examen de la verge…
Les causes organiques peuvent donc être celles-ci :
Le diabète, les causes neurologiques (parkinson, traumatisme de la mœlle épinière, sclérose), les causes hormonales (diminution de testostérone même si cela dénote plus d’une baisse de libido), l’hypogonadisme, le traitement par oestrogènes ou antiandrogènes, la castration médicale ou chirurgicale, l’hyper ou l’hypothyroïdie, les maladies des glandes surrénales (maladie de cushing et d’addisson), l’augmentation du taux de prolactinémie, les causes artérielles, les traumatismes de la colonne vertébrale et du bassin qui peuvent entraîner des lésions neurologiques mais aussi vasculaires, les atteintes veineuses, les séquelles de priapisme, la maladie de La Peyronie…
Sans oublier les causes iatrogènes :
De nombreux médicaments peuvent entraîner des troubles de l’érection : les antihypertenseurs, les antidépresseurs, les tranquillisants, la cimétidine, les diurétiques, le traitement du cancer de la prostate (oestrogènes, anti-androgènes, agonistes de la LHRH)…
Mais aussi le tabagisme et l’alcoolisme : la consommation importante de tabac aggrave l’hypertension artérielle et l’artériosclérose et la consommation excessive d’alcool empêche toute receptivité érotique.
Mais souvent, il s’agit de causes d’origine psychologique :
L’anxiété (qui libère des substances contractant les fibres musculaires et les artères de la verge entraînant une baisse de la vascularisation et une altération de l’érection) et/ou le stress professionnel et/ou familial, les problèmes conjugaux, la fatigue, l’angoisse de la performance, la peur d’un nouvel échec (l’homme sécrète de l’adrénaline qui inhibe l’érection), la dépression nerveuse, la lassitude sexuelle avec le/la partenaire, les problèmes d’identité sexuelle…
L’érection est un réflexe involontaire. Avoir une « bonne » érection, c’est se laisser aller à ses ressentis corporels, l’érection est un lâcher prise et non une contraction !
Plus vous focaliserez sur la rigidité de votre érection, plus vous risquerez de ne pas être satisfait et de ne pas profiter entièrement du moment érotique que vous pourriez partager et moins votre sexe sera à « la hauteur » de vos attentes… La réponse sexuelle attendue vient d’une excitation génitale, votre acharnement à y penser n’y pourra pas grand-chose… D’autre part elle vous rendra plus spectateur qu’acteur, réduisant la réceptivité du cerveau d’un message érotique.
L’impuissance peut-être un véritable cercle vicieux, elle peut amener à la déprime ce qui entretient à son tour ce trouble et déclenche d’autres problèmes comme l’irritabilité et plus particulièrement la mésentente conjugale… Plus le stress prend place, plus le plaisir et la réponse physiologique habituelle fuient…
En effet, ce sont les conséquences affectives qui deviennent les plus pénibles dans un second temps
L’impuissance a un effet « boule de neige », notamment lorsque l’on vit en couple. Elle entraîne un manque de confiance en soi, une dévalorisation de son image de mâle pouvant conduire à la dépression.
Le/la partenaire n’ose plus aborder le sujet ou s’approcher de son amant de peur de réveiller en lui un nouvel échec, il/elle pense également ne plus ne plus être assez séduisant(e). A terme, l’éloignement est de rigueur pour éviter toute déception et tout conflit… se trame alors le manque de communication qui peut même aller jusqu’à la séparation.
Que votre impuissance soit d’origine organique ou psychologique, une sexothérapie est essentielle pour instaurer ou restaurer votre confiance.
Il peut s’agir d’un suivi thérapeutique pour impuissance d’origine purement psychologique comme d’un soutien complémentaire vis-à-vis d’un traitement médical, d’autant que les troubles peuvent persister, même après une « réparation » du trouble organique…
Vous pourrez ainsi rétablir une communication affective et érotique avec votre partenaire, affronter à votre rythme et de manière plus sereine et plus positive ces situations angoissantes. Le but étant de vous déconditionner de cette répétition de déconvenues tout en retrouvant ces sensations de détente et de plaisir.
Sources : http://www.uropage.com