QU’EST CE QUE L’HYMEN ?

Il est situé à environ 1 ou 2 cm de l’entrée du vagin. L’hymen est une fine membrane très souple, en forme de corolle, qui sépare la cavité vaginale de la vulve.

Ce repli muqueux permet :

• l’écoulement du sang des règles
• la mise en place d’un petit tampon périodique
• l’intromission d’un doigt voire d’un petit spéculum ou d’une sonde d’échographie endovaginale

Sa résistance est très variable. Certains hymens sont dits complaisants, la dilatation est indolore et sans saignement. A l’opposé, il existe des hymens scléreux (plus épais et résistants) qui peuvent rendre douloureuse la première pénétration ou même l’en empêcher (une hyménotomie peut même être envisagée par certains spécialistes, il s’agit d’une légère incision de l’hymen).

Différentes formes d’hymens existent :

• L’hymen annulaire est le plus courant, il a une ouverture ronde au centre.
• L’hymen labié a une fente horizontale ou verticale.
• L’hymen criblé a de multiples petites ouvertures.
• L’hymen semi-lunaire a une ouverture qui se situe contre la paroi vaginale.
• L’hymen à languette a un “pendentif” situé en haut de l’ouverture centrale.
• L’hymen à pont comporte une bande de peau verticale qui relie le haut et le bas de l’ouverture centrale.
• L’hymen frangé a une ouverture au centre “alvéolée”.

HYMEN ET VIRGINITÉ :

La virginité anatomique se définit par la présence d’un hymen non déchiré mais celui-ci peut parfois se dilater dans d’autres circonstances qu’un premier rapport sexuel avec pénétration (une activité sportive par exemple : gymnastique, équitation…) mais cela reste rare.

L’absence de cette virginité au sens anatomique du terme ainsi que les nombreuses variations anatomiques de l’hymen ne prouvent donc pas avec certitude, l’activité sexuelle de la femme. D’autant que l’aspect et la taille de l’hymen change avec la croissance, jusqu’à disparaitre parfois quasiment à la puberté. Constitué d’un tissu souple, dénué de fibres sensitives et de vaisseaux sanguins, vous pouvez ne pas vous en apercevoir car il peut ne pas saigner.

PERFORATION DE L’HYMEN ET DOULEURS :

Les douleurs lors de la première pénétration ne sont pas uniquement en lien avec un hymen atypique. Elles peuvent êtres dues à une lubrification insuffisante, une tension corporelle ou encore un vaginisme.

Les préliminaires et la connaissance de soi, de son anatomie sont nécessaires pour faciliter la montée de l’excitation sexuelle génitale et ainsi éviter un frottement « à sec » des muqueuses génitales.

L’hymen se déchire majoritairement lors de la première pénétration en plusieurs lambeaux qui cicatrisent ensuite. Cette rupture n’est normalement pas douloureuse, mais tout dépend de la douceur, de l’expérience de votre partenaire, du contexte, de votre lubrification, de la contracture des muscles qui entourent votre vagin (celle-ci est spontanée en cas de rapports trop “urgents” ou forcés) et de l’épaisseur de votre membrane.

N’oubliez pas que l’hymen parfois observable à la naissance ne l’est plus à la puberté sans que la petite fille ou la femme aient été traumatisées. Un tampon trop imposant peut même ouvrir littéralement les derniers vestiges d’hymen quand ils existent encore.

HYMEN ET TRADITIONS :

La perte de la virginité peut créer un trouble psychologique, social ou culturel chez certaines femmes, un hymen déchiré peut alors être reconstruit sans trace visible, par hyménoplastie. Il s’agit d’une opération délicate dans son approche humaine mais qui reste simple d’un point de vue chirurgicale.

Il faut tout de même savoir qu’en France, le secret médical interdit de vérifier la virginité d’une jeune fille mineure sur demande d’un tiers, même s’il s’agit des parents ou du futur mari. Un examen ne peut être accepté que s’il est demandé par la patiente majeure elle-même. Et le certificat remis en mains propres.

Face à ce constat, il faut rappeler que le saignement est un mythe entretenu par les cultures qui valorisent la virginité puisqu’un premier rapport sexuel avec pénétration ne fait pas toujours saigner, même s’il est inconfortable ou douloureux. Parfois ce n’est même pas la vulve qui est sensible et fragile mais toute pénétration trop rapide ou brutale sur les muqueuses. Plus la femme est jeune, plus une pénétration peut être traumatique et susceptible de faire saigner.

Une coutume pérennise le mythe du premier rapport qui fait saigner en rompant l’hymen. Dans certaines cultures (de la Méditerranée, en particulier), après la nuit de noces, on doit prouver via le drap nuptial que le mariage est « consommé » donc que la mariée était vierge. On ne s’inquiète ni du mari, ni de la pratique courante de la sodomie… Il faut que ce drap soit rougi afin que les familles ne perdent pas leur honneur. C’est sans compter les nombreux stratagèmes de jeunes mariés mis en place à cet égard…