La frigidité désigne, à l’inverse, l’absence ou la difficulté de désir et d’excitation sexuelle lors des relations intimes (quelque soit le/la partenaire) et lors de la masturbation. Ce trouble peut être permanent ou situationnel. Il concerne plus particulièrement les femmes. Concrètement, cela se traduit par une absence de schémas érotiques et physiologiquement par une non-lubrification.
On distingue la frigidité primaire, concernant les femmes n’ayant jamais eu d’orgasme (il faut tout de même avoir une expérience sexuelle d’une dizaine d’années avant de se catégoriser comme telle), de la frigidité secondaire, définissant les femmes n’ayant plus d’orgasme après l’avoir connu.
Si la femme frigide est forcément anorgasmique, l’inverse n’est pas forcément vrai. La confusion étant fréquente, il est donc important de savoir si une femme souffre réellement de frigidité, car beaucoup sont en réalité anorgasmiques, elles éprouvent du plaisir mais n’ont pas d’orgasme.
Souffrant de ces troubles, les rapports sexuels sont souvent perçus comme pénibles, vécus sans la moindre implication ou au mieux avec sensualité mais sans excitation génitale.
La frigidité peut avoir une cause organique :
Elle peut se décliner par une insuffisance hormonale (une diminution d’oestrogènes ou un excès de progestérone ou de prolactine), une infection, des malformations, un rétrécissement de l’orifice vulvaire, certaines affections cardio-vasculaires, le diabète, la toxicomanie, l’alcoolisme ou les effets secondaires de traitements médicamenteux (psychotropes, anti-hypertenseurs…).
Plus rarement cela peut venir d’un trouble psychiatrique (une psychose, une névrose ou un état dépressif) ou peut faire suite à un évènement gynéco-obstétrique (une contraception, une IVG, une grossesse, une stérilité, une hystérectomie, la ménopause ou encore un viol).
Les principales causes sont pourtant souvent psychologiques et culturelles :
Pour ce qui est des troubles primaires, des idées reçues, des imprégnations péjoratives et des interdits (nudité, caresses, masturbation…) dus à une éducation dévalorisante et rigoriste et/ou à une religion concernent l’érotisme. La femme grandit en contrôlant toutes ses émotions, ce qui l’amène à avoir des phobies sensorielles, à être inhibée, à ne pas avoir osé découvrir son sexe et ses zones érogènes allant jusqu’à une méconnaissance de la masturbation.
Cela peut également être dû à de mauvaises expériences, comme un premier rapport sexuel mal vécu physiquement et/ou psychologiquement ou encore pour avoir subit des violences sexuelles.
Pour ce qui est des troubles secondaires, ceci est plutôt lié au désinvestissement conjugal et plus particulièrement à un renoncement sexuel car la sexualité peut, à terme, perdre de son sens, le couple s’attachant parfois, dans la durée, plutôt à d’autres valeurs comme la complicité, la sécurité ou encore la tendresse.
La frigidité secondaire peut aussi être due à une fatigue, un stress, une déprime, une absence de plaisir répétitive lors du coïtentraînant progressivement un manque de désir.
Une psychothérapie et/ou une sexothérapie est indiquée pour une frigidité primaire comme secondaire. La (re)découverte d’une sensualité, d’un érotisme puis de l’orgasme réinvestira le corps du désir. A votre rythme, seule et avec votre partenaire, la femme (re)trouvera des sensations dans le “lâcher-prise”.
Le sexologue essaiera de faire (à nouveau) communiquer le couple, les aidant ainsi à (re)trouver une intimité notamment en percevant et en dédramatisant les résistances relatives au sexe, en stimulant leur sensorialité non-génitale puis génitale. La femme doit se rendre compte que le plaisir passe d’abord par la mise en exergue de tous ses sens.
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