Quels risques encourt-on en faisant une fellation sans préservatifs ? Milène Leroy, sexologue, nous explique tout.

FELLATION SANS PROTECTION : ATTENTION AUX CROYANCES ET AUX RISQUES !

Nombreux sont ceux qui pensent encore que la fellation ne comporte aucun risque en terme de transmission. En réalité, cette menace existe pour les deux partenaires quand la dite “pipe” est non-protégée (par un préservatif). Risque d’autant plus élevé quand il y a éjaculation dans la bouche ou lorsqu’il y a un contact avec le liquide séminal, qui apparaît aux prémisses de l’excitation.

A noter :

• Le sperme est plus “agressif” en terme de contamination, que les sécrétions vaginales par exemple.
• Lors de cette pratique oro-génitale, la salive et l’urine ne sont pas contaminants !

QUELLES CONTAMINATIONS ET QUELS SYMPTÔMES ?

De manière globale, une bonne hygiène bucco-dentaire réduit les risques de transmission par voie orale mais il est déconseillé de se brosser les dents juste avant ou après une fellation. Cela pourrait provoquer un terrain propice aux coupures invisibles à l’œil nu.

• Le VIH : la contamination se fait lorsque deux “portes” sont ouvertes (entrée et sortie). Le risque vient de micro-lésions (gingivite, plaies, abcès…) dans la bouche qui sont des « portes d’entrées » pour le virus. 10% des séropositifs auraient été contaminés par la fellation.
  • Les symptômes premiers sont la fièvre, des éruptions cutanées, de la fatigue, des diarrhées. Une prise de sang permet le diagnostic.

• La blennorragie (gonorrhée-chaude-pisse) : quand ils sont présents dans le pharynx, les gonocoques sont plus difficiles à soigner car ils se montrent plus résistants aux antibiotiques.
  • Les symptômes sont des brulûres et/ou un écoulement jaune par la verge ou l’anus, de la fièvre, des douleurs au bas ventre. Un examen médical par prélèvement local permet le diagnostic.

• L’hépatite B (VHB) : il peut entrainer un cancer du foie, c’est un virus très résistant. Le vaccin préventif est conseillé.
  • Les symptômes sont la fièvre, la fatigue et la jaunisse. Diverses prises de sang permettent le diagnostic.

• L’ herpès (HSV) : on retrouve deux grands types d’herpès : le HSV1 qui est l’herpès labial et le HSV2 qui est l’herpès génital. La pratique du sexe oral sans préservatif peut entraîner une infection par l’herpès de type 1 ou 2.
  • Le symptôme est un bouton douloureux (porte d’entrée pour d’autres infections) avec/ou sans liquide suintant très contaminant. Un examen clinique par prélèvement permet le diagnostic.

• La Syphilis : il s’agit d’une bactérie qui a décimé notre continent pendant des siècles et qui, après éradication est à nouveau présente.
  • Les symptômes sont l’apparition de chancres, d’éruptions sans démangeaison sur la peau et les muqueuses. Une prise de sang permet le diagnostic.

• Les chlamydiae Trachomatis : il s’agit de la maladie sexuellement transmissible curable la plus fréquente mondialement. Elle est essentiellement asymptomatique chez 80% des patients. Si la fellation peut théoriquement transmettre le trichomonas, il s’agit d’une infection très rare, la cavité buccale étant exceptionnellement atteinte.
  • Les symptômes se manifestent en général par des brûlures et des démangeaisons. Il y a écoulement par la verge. Un prélèvement local et urinaire permettent le diagnostic.

• Les infections génitales à Papillomavirus (HPV) : la tranche d’âge la plus touchée sont les 20-25 ans, 1 femme sur 20 a été infectée.
  • Les symptômes se manifestent par l’apparition possible de verrues cutanées. Une prise de sang ou un frottis (dépistage cancer du col de l’utérus) permettent le diagnostic. Le vaccin est plus que conseillé !

Au moindre signe inhabituel : boutons, brûlures, irritations… Faites une démarche médicale !

LE PRÉSERVATIF EST INDISPENSABLE !

Ainsi, si vous voulez éviter d’être en contact avec une IST (infection sexuellement transmissible), le port du préservatif est bien évidemment recommandé. Il est aussi conseillé de se faire vacciner contre l’hépatite B et l’HPV avant tout rapport sexuel avec un nouveau partenaire.

* Si vous voulez en savoir plus sur les IST, appelez le 0 800 840 800 ou rendez- vous sur sida-info-service.org