La première phase correspond à l’accumulation des différents constituants du sperme à l’intérieur de l’urètre prostatique. Cette sensation est perceptible, contrôlable et réversible.
La deuxième phase correspond à l’expulsion du sperme. Cette phase est, à l’inverse, incontrôlable et irréversible.
L’éjaculation prématurée est une éjaculation qui survient trop tôt, et qui, dans une majorité des cas, ne permet pas à la partenaire d’arriver à l’orgasme.
Il est le trouble sexuel le plus fréquent chez l’homme (cela arrive au moins une fois à 70% des hommes, quel que soit leur âge).
On peut le définir selon plusieurs modalités, parfois on parle d’éjaculation prématurée selon un temps donné (- de 2 min à partir de l’intromission de la verge), parfois selon un nombre de mouvements intra-vaginaux (- de 10 va-et-vient) ou même parfois, (de manière plus aberrante), si l’homme atteint l’orgasme avant sa partenaire ! Ce qui est assez fréquent… puisque cela représente plus de 50% des cas.
L’éjaculation prématurée peut-être habituelle mais aussi survenir de manière occasionnelle. Survenant d’abord pour l’homme “par erreur”, elle peut se reproduire de manière plus régulière du fait de la peur de l’échec et du stress que cela engendre.
L’éjaculation prématurée est un réflexe. L’homme ne ressent pas la venue de l’éjaculation, elle le surprend. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’une hyper-sensibilité aux stimulations sexuelles. En voici les causes principales :
Dans la durabilité, elles sont, pour la plupart du temps, d’origines comportementales. Cela peut venir, dès l’adolescence, d’une masturbation liée uniquement à une décharge orgastique (afin d’évacuer une tension sexuelle), sans ressentir ni valoriser le plaisir qui précède le réflexe éjaculatoire, d’une forte appréhension lors des “premières fois”, d’une éducation négative ou rigide affirmant un sentiment de culpabilité à l’égard de la sexualité, d’une émotion incontrôlable lors des rapports sexuels mais aussi de la peur de ne pas être performant ou encore d’un conflit relationnel avec le/la partenaire entraînant une certaine “agressivité” à son égard.
Certaines causes, plus situationnelles, peuvent amener une éjaculation prématurée occasionnelle telles que les préliminaires amenant à un certain degré d’excitation lors d’une première rencontre charnelle, des retrouvailles, des rapports espacés… cela ne doit pas vous inquiéter !
Les causes organiques d’une éjaculation prématurée sont rares mais l’infection urinaire ou le phimosis peuvent en être des facteurs.
Voici maintenant les conséquences d’une éjaculation prématurée :
L’homme considère son éjaculation prématurée comme honteuse, cette démoralisation psychologique entraîne une démotivation sexuelle puis une dévalorisation de son image.
Pour la femme, malgré l’amour qu’elle lui porte, l’éjaculation prématurée entraîne également une baisse du désir vis-à-vis de son partenaire (manière inconsciente de se protéger d’un nouvel échec), son absence d’orgasme (par manque de temps) peut l’amener à croire qu’elle est incapable de jouir. Pourtant, elle ne doit pas se taire par amour, par crainte de le décevoir, d’être rejetée ou par peur de dénoncer un problème… elle doit lui faire part de son insatisfaction afin qu’ils évoluent ensemble. Sinon c’est l’énervement, la lassitude, la tristesse ou encore l’évitement (redoutant la brièveté des rapports et la frustration) qui se mettront en place.
Pour le couple, l’évolution tendra vers une rupture de la communication affective et érotique pouvant conduire à une recherche de sensations vers d’autres partenaires et/ou à la séparation.
Comment traiter une éjaculation prématurée ?
Les problèmes d’érection ou d’éjaculation sont souvent dus à des « rituels physiques » qui amènent le corps a réitérer inlassablement de « mauvaises » gestuelles, pressions… Le but est de modifier votre conditionnement, bien sûr, sans médicament puisqu’il s’agit la plupart du temps d’un problème non-organique.
Il n’y a pas de remèdes miracles !! L’éjaculation prématurée se traite en quelques séances. Elle se dégrade avec le temps alors n’attendez pas pour consulter ! Il se trouve que votre fonction érotique comme toute autre fonction physiologique n’a pas été assez “travaillée”, il faut trouver ou retrouver de nouvelles habiletés.
Une thérapie comportementale accompagnée d’exercices afin de combattre le stress, l’angoisse de l’échec et le fort contexte émotionnel qui précède le coït, est à même de résoudre cette dysfonction.
Au-delà des exercices de musculation du périnée (du pubo-coccygien), -des méthodes de pression du gland (il faut jouer de l’arrivée imminente de l’éjaculation en le comprimant, puis en relâchant une fois l’envie de jouir dépassée, et cela, de manière répétitive jusqu’à un relâchement orgasmique), des exercices centrés sur la respiration et la relaxation-, il faut qu’à votre rythme, vous aboutissiez à un contrôle de votre tension émotionnelle, de votre excitation et de votre éjaculation. Il faut que vous preniez conscience des sensations pré orgastique (relatives au pénis) afin d’apprendre à contrôler votre éjaculation. Tout comme votre entraînement solitaire, l’accompagnement du/de la partenaire aux mêmes types d’exercices est chaleureusement recommandé ! (si partenaire il y a car cette dysfonction peut se traiter si l’on est seul…).
Il faut tout de même s’attendre à quelques « ratés » au début de la prise en charge car comme tout apprentissage, il demande de la patience et de la volonté ! Si la « technique » personnalisée et conseillée par le sexologue manque de sensualité, une fois intégrée, tout ne sera plus que de l’ordre du senti.