La biphobie intériorisée :
En 2000, aux UEEH, Daniel Welzer-Lang a obtenu des résultats concrets, il affirme que les bisexuels ont un style de vie particulier, des goûts sociaux, des besoins qui leur sont spécifiques. Il observe d’ailleurs que de nombreux bisexuels ressentent une grande culpabilité quant à leurs attirances sexuelles. Les femmes bisexuelles ont moins de rapports “homosexuels” que les hommes, mais elles tombent plus souvent amoureuses de femmes ; pour les hommes bisexuels, c’est tout à fait l’inverse : s’ils ont davantage de rapports sexuels avec les hommes, leurs sentiments amoureux sont plus souvent dirigés vers les femmes.
Contrairement aux homosexuels, les bisexuels n’ont pas de communauté d’appartenance, pas de références culturelles spécifiques et peu de visibilité. Ils ne veulent pas s’enfermer dans un ghetto puisque la diversité est l’essence même de la bisexualité. Ils revendiquent l’ouverture, la fluidité et le droit de circuler entre deux clans monosexuels.
Le regard des autres les poussent à se définir et à justifier de leur orientation sexuelle, à faire une sorte de comptabilité de leurs pratiques. Les bisexuels vivent donc leur « homosexualité » de manière plus cachée que leur « hétérosexualité ».
Un de leurs rares souhaits est le « droit à l’autobiographie historique » : être attiré par les deux sexes devrait suffir à se reconnaître comme tel sans avoir à le justifier par des pratiques régulières, notamment pour ceux ou celles qui choisissent de vivre en accord avec la fidélité choisie dans le couple. Pour les “non-exclusifs”, la bisexualité est plus ou moins cachée selon si le/la partenaire est au courant, l’accepte et la comprend.
La biphobie chez les hétérosexuels et homosexuels :
Pour les homosexuels, les bisexuels peuvent être perçus comme ceux qui ne sont pas capables de choisir, de se fixer dans une relation unique et stable. Trop souvent considérés comme des homosexuels qui ne s’assument pas (socialement, la femme bisexuelle est mieux acceptée, ses pratiques renforçant les fantasmes masculins). L’association bi’cause explique que les acquis de la culture homosexuelle sont récents et fragiles et qu’être bisexuel c’est aussi être homosexuel avec tous les problèmes et les discriminations que cela implique…
Pour les femmes hétérosexuelles, la hiérarchie s’établit en fonction de l’orientation sexuelle, elles acceptent plus l’homosexualité que la bisexualité alors que chez les hommes hétérosexuels, la hiérarchie s’établit en fonction du sexe (femme-homme) : ils acceptent plus les femmes bisexuelles aux femmes homosexuelles puis les hommes bisexuels aux hommes homosexuels. Mais la bisexualité n’étant pas définissable, les bisexuels sont le plus souvent considérés comme des assoiffés de sexe par la majorité hétérosexuelle.
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