Être bisexuel reste une orientation sexuelle à prouver…
Mais l’étendue de la biphobie ne se situe pas seulement dans cette particularité. Le problème le plus significatif réside dans les affirmations défendues avec acharnement : la bisexualité n’existerait pas !… Les bisexuels n’ont donc aucune légitimité puisqu’ils sont sans réalité physique.
Catherine Deschamps nous explique, dans l’article qu’elle a écrit dans le dictionnaire de l’homophobie, que la biphobie se distingue des autres phobies liées à l’orientation sexuelle car des facteurs différents de rejets se jouent :
La première des caractéristiques de la biphobie vient du fait qu’elle est énoncée par des femmes et des hommes hétérosexuels, inscrits dans la norme mais aussi par des homosexuels et des lesbiennes, représentants d’une minorité sexuelle.
Les attaques biphobes sont donc croisées et multilatérales :
La première incompréhension vient du fait que la bisexualité occupe une position « d’entre-deux », conjuguée à une histoire collective et politique récente et encore largement invisible. Tout ceci suffit à expliquer les discriminations dont sont l’objet les femmes et les hommes bisexuels…
Catherine Deschamps compare ce rejet à l’exclusion de tous les groupes intermédiaires sans histoire politique et culturelle affirmée :
Les métis ne sont pas niés parce qu’ils ont une distinction de chair alors que la bisexualité n’a pas d’empreinte inscrite dans l’apparence extérieure : seule l’existence connue de partenaires des deux sexes permet de la donner à voir. Pourtant, on ne nie pas l’hétérosexualité d’un homme qui n’a plus de partenaire depuis longtemps, il est ad vitam aeternam considéré comme tel. Il faut sans cesse répéter et réaffirmer que l’on est bisexuel pour le prouver…
La bisexualité a pourtant une histoire universelle :
Les individus, dans la plupart des sociétés, ont montré des degrés variables de bisexualité, et la plupart du temps, ce qui est appelée “homosexualité” dans les cultures anciennes est en fait “bisexualité”.
Par exemple, en Grèce ancienne les hommes ont souvent engagé des relations de même sexe alors qu’ils avaient aussi des épouses… La Rome ancienne, les pays Arabes, la Chine et le Japon, tous affichent des modèles de comportement bisexuel. Peut-être l’exemple le plus célèbre et militariste est Alexandre le Grand qui avait beaucoup de femmes, mais aussi une relation sexuelle avec son ami proche Hephaestion… Il en est de même avec presque tous les Empereurs Romains, les Shoguns de Japon ou encore les Empereurs Chinois… cela est vérifiable dans chaque pays et à chaque époque.
Ajouter un commentaire