ABSTINENCE : PEUT-ON VIVRE SANS SEXE ?
ABSTINENCE : DÉFINITION
L’abstinence est un renoncement volontaire et durable à la satisfaction d’un appétit ou d’une envie. L’abstinence sexuelle est donc le fait de vivre en se privant volontairement de toute pratique coïtale que ce soit pour des motivations sociales, médicales, idéologiques ou religieuses.
MOTIVATIONS
L’abstinence peut être liée à une absence de désir ou de partenaire. Mais cela est plus souvent considéré par les individus concernés comme un choix délibéré. Ils l’expriment de différentes manières. On retrouve ceux qui estiment que notre monde empli d’images et de symboles sexuels les poussent au rejet de toute sexualité, par phénomène de réaction. Ceux qui respectent un engagement religieux et par conséquent l’abstention de rapports intimes jusqu’au mariage. Ceux qui l’utilisent comme moyen de contraception ou d’évitement de toute contamination (IST). Et enfin, ceux pour qui, la négation de tout acte sexuel est liée à la crainte d’une non-performance.
Mais alors existe t-il vraiment une forme d’abstinence sous couvert d’un véritable renoncement physique et psychique sans qu’elle ne soit liée à un traumatisme, une peur, une timidité, un rêve d’amour “conte de fées”, une frustration, un dégoût, une contrainte, une excuse…?
LE QUOTIDIEN SANS SEXUALITÉ
Les hommes sont souvent plus démunis que les femmes sans sexe. Il s’agit du moyen privilégié qu’ils exploitent pour communiquer leur attachement là où les femmes profitent généralement d’une palette plus vaste pour démontrer leur tendresse et leur amour.
Pour la plupart des individus, la fréquence des rapports sexuels est révélatrice de la qualité du couple (2 à 3 fois/semaine pour 70% de la population serait l’idéal). La dissociation sexe et amour leur est impensable. Pourtant, il n’y a pas de « normalité » quant on parle de sexualité. Les « no sexe » (asexuels), par exemple, affirment ne ressentir aucun désir sexuel pour leurs partenaires. (Mais là encore, n’est-on pas basé sur un non-investissement corporel favorisant une inhibition sexuelle ?) On peut ne pas éprouver le besoin d’avoir des rapports sexuels. Mais il me semble que l’essentiel est de rester à l’écoute de ses envies et de ses besoins sans qu’une idéologie ne prenne le dessus. La vie sexuelle est évolutive…
Le refus de la découverte sensitive est la méconnaissance de soi. Le bémol d’un arrêt de toute sexualité est l’oubli de la sensation de plaisir érotique. Quoi qu’il en soit, on retrouve dans ce non-vécu beaucoup de désabusés, de déçus, de résignés, d’individus en souffrance qui ne veulent plus tenter le duo… Là où d’autres prônent la capacité à exprimer leurs sentiments via les gestes, la parole, les caresses plutôt que par le coït. (Mais revient inlassablement la même question : qu’est-ce qui les en empêche ?) Sur du court ou moyen terme, cela peut être thérapeutique : on parle de nécessaire repos du corps pour mieux se retrouver, se reconstruire et embellir à nouveau l’image de l’homme et de la femme mais sur du long terme… ne pas faire l’amour a des conséquences individuelles et influence la construction d’une éventuelle vie de couple et sa durée. Seuls ceux qui fraternisent peuvent s’y résoudre.
LES CONSÉQUENCES D’UNE VIE SANS SEXE
De nombreux témoignages rapportent l’idée selon laquelle les abstinents d’aujourd’hui ont vécu, hier, une forme d’obligation à avoir des rapports sexuels (notamment le fameux devoir conjugal). Que la lassitude, l’ennui et même la corvée ont pris place insidieusement. Ce vide leur permet de s’investir dans un plaisir différent (le sport, les arts…) mais l’épanouissement via le lâcher-prise érotique fini par faire défaut… Il renvoie inévitablement au vide sentimental. Nous sommes des êtres de relations, la chair nous est indispensable. Le corps alimente l’esprit. Et lorsque ces situations d’abstinence perdurent, les abstinents s’exposent au risque de couper définitivement leur corps de leur tête. Le corps s’endort si l’on ne s’en préoccupe pas.
La masturbation peut être le palliatif de départ mais les sensations qu’elles apportent finissent, elles-aussi, par s’estomper. La frustration sexuelle peut alors amener à ressentir une irritabilité, une exigence, une susceptibilité, qui rendent plus difficile la rencontre avec l’autre. L’armure de protection est de plus en plus difficile à percer au contact de l’autre.
QUELLE EST LA FRÉQUENCE IDÉALE DES RAPPORTS SEXUELS ?
2 fois / semaine ou plus1 fois / semaine2 fois / mois1 fois / mois ou moins6%11%80,2%
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1 fois / semaine | 20 |
2 fois / mois | 5 |
1 fois / mois ou moins | 11 |